
Illustrateur très apprécié de son temps, Léonard Gaultier (1561?-1635?) est l’auteur du titre-frontispice et de trois des sept gravures sur cuivre de cette traduction de l’Odyssée par Claude Boitet de Frauville (1570-1625). Déjà présentes dans l’édition de 1619, les planches juxtaposent plusieurs scènes. Celle-ci figure en regard de l’argument du huitième livre, la suivante n’arrivant qu’au livre XIII. Au premier plan, Ulysse est agenouillé devant Alcinoos, roi des Phéaciens, qui lui a offert l’hospitalité après son naufrage. L’architecture en escalier sépare nettement cette scène des autres, évocations des aventures narrées par Ulysse à son hôte. À droite, derrière la balustrade, se dresse Circé, magicienne ayant métamorphosé les compagnons du roi d’Ithaque en pourceaux (récit livré au chant X). Un peu au-dessus à gauche, Ulysse rencontre le dieu Hermès. Ce dernier lui tend le moly, plante devant servir d’antidote aux drogues de Circé (chant X). Encore au-dessus, à droite, est assis le cyclope Polyphème avec ses moutons (chant IX). Toujours au-dessus, Ulysse est attaché au mât de son navire, ruse conseillée par Circé pour lui permettre d’écouter sans crainte le chant des sirènes, pourvues de la queue de poisson apparue au Moyen Âge (chant XII). Le héros est représenté seul, peut-être par pur souci de lisibilité (image de taille réduite). À gauche, il nage vers l’île de Calypso, Zeus ayant foudroyé son bateau et fait périr tous ses compagnons, coupables d’avoir ripaillé des bœufs du dieu Hélios lors d’une halte (chant XII). (L’Odissée / Homère.- Paris : Nicolas et Jean de la Coste, 1638 (Poitiers, BU, Fonds ancien, 72271))
L’Odyssée, du poète Homère, est le plus ancien texte mentionnant les sirènes, créatures mortifères aux chants envoûtants, d’abord figurées sous les traits de femmes-oiseaux. Le Liber monstruorum, rédigé à la fin du VIIe siècle ou au début du VIIIe de notre ère, peut-être par le moine anglais Aldelhm de Malmesbury, les décrivit comme des femmes-poissons. Ces sirènes pisciformes l’emportèrent définitivement sur les sirènes ornithomorphes au XVe siècle.
Les récits de marins et les témoignages
Le 8 janvier 1493, Christophe Colomb aurait aperçu trois sirènes à face humaine sautant hors de l’eau près de Saint-Domingue. Elles n’étaient nullement attirantes, si l’on s’en fie à la transcription faite par Bartolomé de Las Casas (1484-1566) de la copie, aujourd’hui disparue, du journal de bord, lui aussi perdu, du navigateur.

Ovide ne fut pas le premier à faire des sirènes les filles du fleuve Acheloos et de leur forme le résultat d’une métamorphose. Les Argonautiques (IV, 885-919) d’Apollonios de Rhodes attestent notamment de cette tradition, leur donnant apparence humaine avant l’enlèvement de Perséphone-Proserpine par Hadès-Pluton. L’originalité d’Ovide réside dans la raison avancée : les sirènes, adorables nymphes aux doux chants, auraient demandé des ailes afin de chercher leur compagne de jeux. Selon Hygin (Fable 141), c’était une vengeance : la mère de Proserpine, Déméter-Cérès, furieuse de leur impuissance au moment du rapt, obtint leur transformation en femmes-oiseaux. Le texte d’Ovide, traduit par Thomas Corneille, indique que les bras des sirènes se changèrent en ailes et que seul leur visage demeura humain, les dieux faisant grâce à leurs jolies voix. Le graveur a cependant cru bon de les figurer avec des ailes, des bras, un buste féminin et une queue de poisson, de manière plus moderne donc. Nulle allusion à Proserpine. On voit les sirènes tenter les marins (Ulysse et ses compagnons ? Jason et les Argonautes ?). (Les Métamorphoses / Ovide.- Liège : Jean François Broncart, 1708 (Poitiers, BU, Fonds ancien, 70485))
Les témoignages au sujet des sirènes ne manquaient pas. Étaient-elles confondues avec des dugongs ou des lamantins, décrits par des auteurs dès le XVIe siècle et dont la tête couverte d’algues aurait rappelé une chevelure féminine ? Les récits de leurs prédécesseurs, le mythe des sirènes n’influençaient-ils pas les marins ? Épuisés par des semaines, des mois de navigation, carencés, déshydratés, aveuglés par le soleil de midi, ceux-ci étaient-ils victimes d’hallucinations ? Craignant d’avoir affaire à de dangereuses sirènes, ne dédaignaient-ils pas l’appel de certains naufragés ? D’autres, secourus, parlant une langue étrangère, différant du type physique local, contribuèrent également à accréditer l’existence d’êtres humains marins, telle la fameuse sirène d’Edam. Près de cette localité, une femme, à l’idiome non identifié, fut découverte dans la vase, en 1403 ou 1430 ou 1304 selon les versions. Elle fut dotée par la postérité d’une queue de poisson.
Au XVIIIe siècle, on rencontrait encore des sirènes et même en plein Paris. En 1758, l’une d’elles s’ébattait dans un bassin lors d’une foire ; Jean-Baptiste Robinet l’affirmait dans ses Considérations philosophiques (1768).
![Œuvres / Ambroise Paré.- Paris : [1598, 1607 ou 1614] (Poitiers, BU, Fonds ancien, MED 54)](http://frontieres-reel.edel.univ-poitiers.fr/wp-content/plugins/lazy-load/images/1x1.trans.gif)
Le Fonds ancien possède quatre éditions des Œuvres d’Ambroise Paré. La représentation de la sirène ne diffère guère de l’une à l’autre ; seuls ont été rajoutés les conseils de lecture à la fin, absents dans la plus ancienne édition conservée à la bibliothèque universitaire (1585). Le témoignage du gouverneur Mena date de 601. Il était fréquemment cité au XVIe siècle. Paré reproduit d’ailleurs, avec quelques modifications, la version donnée, en 1567 sans doute, par Claude Tesserant dans son édition augmentée des Histoires prodigieuses de Pierre Boaistuau (originellement publiées en 1560). Cette « serene » apparaît comme le pendant féminin du triton ; jusqu’à la position des bras a été reproduite. Une des hypothèses, pas la plus courante, avancée pour expliquer le passage de la sirène-oiseau à la sirène-poisson est justement l’analogie avec les tritons. Pline est par ailleurs mentionné plusieurs fois ; l’Antiquité reste la référence. Il n’est sans doute pas anodin que les créatures anthropomorphes figurent en tête du chapitre consacré aux monstres marins, avant les poissons et les coquillages par exemple. Ceci suggère une hiérarchie dans la Création. (Œuvres / Ambroise Paré.- Paris : [1598, 1607 ou 1614] (Poitiers, BU, Fonds ancien, MED 54))
La diversité de la Création et la Bible
Dieu étant tout puissant, pourquoi les sirènes n’auraient-elles pas existé ? À la Renaissance, se basant sur Pline, on établissait un vaste système de correspondances entre la terre et la mer. Cette dernière possédait donc son être humain, comme le chantait le poète Du Bartas dans sa Sepmaine (1578). Avec le texte et les gravures sur bois, le traité Des monstres et prodiges (1573) du chirurgien Ambroise Paré donnait à lire et à voir la version marine de nombre de créatures terrestres, y compris la femme.
La Bible elle-même n’attestait-elle pas de l’existence des sirènes ? Le Physiologus, citant Ésaïe (13, 22), parlait de sirènes dansant à Babylone avec les démons, reprenant une tradition interprétative (on traduit aujourd’hui par « chacals »). N’était-il pas loisible au fidèle d’admirer, et de redouter, les lascives sirènes, s’exhibant dans les églises romanes, images de la perversité féminine ?

Dans l’Iconologie, dont les dessins et les gravures sur cuivre sont dus à Jacques de Bie (1581-1640?), la sirène est un des attributs de l’allégorie du plaisir ou de la volupté. Jean Baudouin nous dit cependant qu’elle suffirait seule à exprimer ce penchant moralement condamnable. (Iconologie / tirée de Cesare Ripa ; par Jean Baudoin.- Paris : Mathieu Guillemot, 1644 (Poitiers, BU, Fonds ancien, FAM 1411))

Les Hiéroglyphes insistent sur la ruine matérielle. La sirène est dotée de pieds de poule car le voluptueux se comporte comme cette volaille dans un grenier, dilapidant le g(r)ain. La gravure sur bois offre ainsi un exemple de sirène tenant à la fois de l’oiseau et du poisson, hybride parfois rencontré au Moyen Âge, à une époque où l’on hésitait entre les deux formes. Cette figure féminine conduisant à la débâcle financière n’est pas sans rappeler l’assimilation antique entre sirène et prostituée. Les créatures homériques auraient été des courtisanes, séduisant par leur belle voix, dépouillant le client, le menant au naufrage. Une fois leur méfait accompli, elles s’enfuyaient bien vite, d’où leurs pattes d’oiseau. (Hieroglyphica / Giovan Pietro Pierio Valeriano.- Lyon : Paul Frellon, 1610 (Poitiers, BU, Fonds ancien, RAg 9))
L’ornementation et la symbolique
La sirène était couramment employée pour figurer tous les vices, en particulier la tromperie et la luxure. Dans les Hiéroglyphes de Giovan Pietro Pierio Valeriano (1556), pourvue de pieds de poule, elle signifiait la « perdition et ruine de biens ». L’Iconologie de Jean Baudouin (1636), imitée de Cesare Ripa (1593), la plaçait dans le médaillon « plaisir ou volupté ».

La sirène fut notamment employée comme enseigne et marque par deux familles d’imprimeurs-libraires italiens, actifs à Venise au XVIe siècle et encore au début du siècle suivant pour les seconds : les Ravani et les Varisco. Ce type de représentation, une femme-poisson tenant ses deux queues, se rencontrait déjà dans les églises romanes. La couronne (pour signifier la royauté sur les eaux ?) était plus rare alors qu’elle est presque constante chez ces typographes. La marque des héritiers de Pietro Ravani attire l’attention. La symétrie y est rompue par la main gauche située plus bas et le visage penché. Si l’on se fiait uniquement à cette tête, on pourrait croire à une Vierge couronnée, compatissante, mais un lecteur, à une époque que l’on ignore, a visiblement été choqué par la nudité de cette sirène, qui semble velue du ventre aux « genoux ». Il a jugé bon de biffer la poitrine, et également des parties plus basses à la fin de l’ouvrage. Le motto en grec ancien, uniquement présent au titre, nous éclaire sur le sens de cette marque. La sirène n’a pas une connotation négative, au contraire. Elle invite à s’aventurer sans crainte sur la grande mer du savoir ; nul besoin de s’attacher à un mât comme Ulysse ou d’imiter ses compagnons, aux oreilles bouchées de cire. Antonio Bulifon, exerçant à Naples entre 1672 et 1700, fit d’ailleurs accompagner sa marque à la sirène du motto « Non sempre nuoce » (elle ne nuit pas toujours). (Orationes tres / Isocrate.- Venise : héritiers de Pietro Ravani & C., 1555 (Poitiers, BU, Fonds ancien, XVI 328))
Les imprimeurs-libraires, tels les Ravani ou les Varisco, se l’approprièrent, l’investissant d’une connotation plus positive. Durant l’Antiquité, les sirènes n’avaient-elles pas été associées à la musique céleste, à l’harmonie des sphères et à la connaissance, seul appât susceptible de tenter Ulysse selon Cicéron ?

Une seule sirène s’affiche en cul-de-lampe. Elle clôt le chant XXXI du Purgatoire, où Béatrice reproche à Dante d’avoir succombé aux chants des sirènes après sa mort, de l’avoir oubliée, de s’être complu dans les faux plaisirs terrestres. La gravure ne transpire pas franchement la réprobation morale. Pourvue de queues de poisson savamment entremêlées mais réduites à peau de chagrin, la sirène semble surtout le prétexte d’un nu féminin. Elle exhibe une coquille : simple allusion à l’élément marin dont elle est issue, rapprochement opéré avec Vénus sortie des eaux, figurée avec un tel attribut, et/ou symbole sexuel ? La question paraît d’autant plus légitime que la sirène est enjambée par un petit amour ailé avec lequel elle échange un regard complice. Le Purgatoire mentionne une autre sirène. Au chant XIX, Dante rencontre en rêve une femme bègue, aux pieds tordus, à la face blême, aux mains coupées. Son regard la ranime, elle se redresse et, se présentant comme une sirène, commence à l’envoûter de son chant. Une autre femme, sainte celle-ci, apparaît, la confond ; Virgile fend alors la robe de l’« antique sorcière », exhibant son ventre, dont l’effroyable puanteur réveille le dormeur. Cette sirène pourrait incarner le mensonge ou bien l’avarice, la gourmandise et la luxure, péchés punis dans les trois derniers cercles que les deux voyageurs ont encore à parcourir. (La Divina Commedia / Dante Alighieri.- Venise : Antonio Zatta, 1757 (Poitiers, BU, Fonds ancien, M 5090))
L’attrait esthétique des sirènes était indéniable. Dans les livres, elles s’affichaient en bandeaux, lettres ornées, culs-de lampe, encadrements, témoignant de la fascination pour l’hybride, le monstrueux… ou le nu féminin.

Si pour Thomas Bartholin le chant des sirènes n’est que fable, elles existent réellement. Il en possède d’ailleurs quelques os dans son cabinet de curiosités, à Copenhague. Ils lui ont été offerts par son ami Johannes de Laet, directeur de la Compagnie hollandaise des Indes occidentales. Le spécimen, d’aspect humain jusqu’au nombril, informe et sans queue au-dessous, aurait été capturé au large du Brésil et disséqué publiquement par Pieter Paw, devant Laet notamment, au sein du théâtre anatomique de Leyde, ville où Bartholin avait étudié. Ce dernier rapporte entre autres qu’en Inde les pêcheurs devaient jurer devant magistrat de ne pas s’accoupler avec la femme des mers, preuve s’il en est du crédit que l’on accordait à son existence. La sirénomélie (maladie rare se caractérisant par une fusion des membres inférieurs et aboutissant au décés in utero ou après la naissance) a été exclue pour expliquer la créature de Bartholin. Cuvier déjà avait identifié les os présentés comme étant manifestement ceux d’un jeune lamantin. (Historiarum anatomicarum rariorum centuria / Thomas Bartholin.- Copenhague : Adriaan Vlacq, 1654 (Poitiers, BU, Fonds ancien, 32484))
Une existence tardivement niée par les scientifiques
Les os de « sirènes » faisaient la fierté des cabinets de curiosité. Dans ses Historiarum anatomicarum rariorum centuria I et II (1654), le médecin danois Thomas Bartholin exposait ainsi un de ses trésors, une main et une côte, accompagnées d’une reconstitution de la créature.

Jean-Baptiste Labat n’a jamais été en Afrique ; il a utilisé les écrits d’autres voyageurs pour composer sa relation. Il est en revanche possible qu’il ait vu des lamantins aux Antilles, où il a séjourné plus de dix ans. Le passage consacré à ces animaux dans son Nouveau voyage aux isles de l’Amérique (1722) est beaucoup plus précis. Quelle que soit l’œuvre cependant, on retrouve le même type de gravure, fantasme d’artiste selon Labat, en contradiction avec sa description. En effet, le missionnaire est formel, le lamantin n’a ni bras, ni mains. Le nom qui lui a été donné par les Espagnols, « manati », a induit en erreur. Il n’a que des nageoires, elles lui permettent certes de tenir son petit, mais sont tout à fait impropres à de quelconques pérégrinations sur terre. Des légendes faisaient même état de lamantins apprivoisés, accourant à leur nom, mangeant dans la main, ayant l’oreille musicale, servant de montures aux enfants qu’ils transportaient à travers les lacs ou les étangs. (Nouvelle relation de l’Afrique occidentale / Jean-Baptiste Labat.- Paris : Guillaume Cavelier, 1728 (Poitiers, BU, Fonds ancien, 30167))
Depuis, celles-ci ont été attribuées à un lamantin. Dans les dernières éditions de son Système de la nature, Carl von Linné (1707-1778) classa cet animal parmi les mammifères, et non plus les poissons, et chassa les monstres marins anthropomorphes. Si Georges Cuvier (1769-1832) eut le mérite d’expliquer que les lamantins avaient pu donner naissance au mythe des sirènes, il en entérina un autre : les femelles de cette espèce se dresseraient à moitié hors de l’eau, allaitant leurs petits à l’air libre, tenus entre leurs nageoires. Ce comportement n’a jamais été observé. En 1811, Johann Karl Wilhelm Illiger créa l’ordre des siréniens, rassemblant dugongs et lamantins, le nom rappelant le mythe.
La « sirénomanie » au XIXe siècle
Alors que les scientifiques abandonnaient les sirènes, le grand public paraissait bien décidé à y croire. Les récits d’observations, de captures ne tarissaient pas, les journaux s’en faisaient l’écho. Les artéfacts, souvent en provenance d’Asie, se multiplièrent, les commerçants sentant l’aubaine. L’engouement était particulièrement important en Grande-Bretagne.
Parallèlement, la sirène entrait définitivement en littérature. Avec le conte d’Andersen (1837), la séductrice devint séduite, la meurtrière périt, le monstre aspirait à l’amour et à l’âme immortelle. La sirène ne vivait plus que dans le folklore des pays d’Europe du Nord, tantôt bienveillante, tantôt maléfique. À Poitiers, elle accompagne le poète, se substituant à la Muse, dans le tableau de Gustave Moreau (1895).
La longévité de la sirène semble assez remarquable. Serait-ce dû à ce mélange d’érotisme et de mort, présent dès l’Antiquité ? Serait-ce parce qu’elle incarne la femme, et les sentiments ambigus qu’elle suscite ?

Chaque chant de cette édition de La Divine Comédie débute par une planche et un argument richement encadré, où s’invitent parfois, dans L’Enfer et Le Purgatoire uniquement, les formes sinueuses des sirènes. Autour de l’argument du chant VI de L’Enfer par exemple, la femme-poisson, bifide, cohabite avec d’autres créatures monstrueuses, dont Cerbère, exhibé sur le feuillet en regard. Les artistes s’efforcèrent en effet d’offrir des encadrements en rapport avec le texte, preuve du soin apporté à cette édition. La lettre ornée est souvent parlante, ici un A pour aquila (aigle). Arguments encadrés et lettres ornées ont été gravés sur la même plaque de métal, les caractères typographiques empiétant sur la cuvette, dépression laissée dans le papier par la plaque de cuivre passée sous la puissante presse en taille-douce. (La Divina Commedia / Dante Alighieri.- Venise : Antonio Zatta, 1757 (Poitiers, BU, Fonds ancien, M 5090))
Stéphanie Daude