Miracles et merveilles

Cathédrale de Poitiers (CESCM-Photothèque-E. Avril-2013)

Basilic (Cathédrale de Poitiers (CESCM-Photothèque-E. Avril-2013))

Miracle et miraculeux

Au Moyen Âge, on distinguait miracle et merveille.

On considérait que les miracles (miracula) étaient d’ordre surnaturel, d’origine divine. Il s’agissait des faits et des phénomènes qui semblaient contraires aux lois de la nature et qu’on expliquait par l’intervention de la puissance de Dieu. Pour les croyants, c’était la preuve que rien n’était impossible à Dieu.

Selon les croyances chrétiennes, Dieu opérait aussi des miracles par l’intermédiaire des saints et de leurs reliques. Les Vies de saints contiennent une grande variété de miracles, mais on attribuait un pouvoir miraculeux encore plus grand aux reliques, conservées dans les églises. Les pèlerins venaient prier auprès des reliques dans l’espoir d’obtenir un miracle. Dès le Ve siècle, on rédigea des recueils de miracles des saints, produits principalement par le pouvoir des reliques. En dehors des guérisons et des sauvetages en divers périls, on prêtait aussi une origine miraculeuse à la libération des prisonniers, à la défense des villes, à la victoire militaire, ou encore aux récoltes abondantes. Le miracle agissait également pour châtier les ennemis de l’Église, les irrévérencieux et les malfaiteurs.

 

Église Saint-Pierre de Mozac (CESCM-Photothèque-B. Leonet)

Griffon (Église Saint-Pierre de Mozac (CESCM-Photothèque-B. Leonet))

Merveille et merveilleux

Pour les médiévaux, le merveilleux (mirabilia) était aussi quelque chose d’étonnant, de rare, suscitant l’admiration, et qui échappait à la compréhension, mais dont les causes étaient naturelles et pourraient être un jour dévoilées et comprises. L’auteur médiéval Gervais de Tilbury donna pour exemples la salamandre qui vit dans le feu sans être brûlée, les volcans de Sicile qui vomissent des flammes sans être consumés, la viande de paon qui ne connaît pas la corruption due au temps qui passe.

Le merveilleux était surtout présent dans la littérature de fiction, de divertissement (épopée, roman, recueils d’anecdotes sur les curiosités), dans les récits de voyages dans les pays lointains, ainsi que dans les ouvrages didactiques consacrés aux animaux (Bestiaires) et aux pierres (Lapidaires). Les romans médiévaux, en particulier ceux des chevaliers de la Table Ronde, abondent en thèmes merveilleux : fées, géants, nains, objets magiques, aventures étranges, châteaux enchantés.

Quant aux prodiges (portenta), selon les médiévaux, c’étaient les êtres hors normes, ayant un excès de grandeur ou de petitesse, ou hybrides ; c’étaient aussi les phénomènes météorologiques et astrologiques inhabituels dont les apparitions étaient considérées comme des présages.

Edina Bozoky

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